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Libération
Bons baisers de Russie

En Europe, comme un relent de guerre froide derrière les sabotages

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Depuis le début d’année, le continent fait face à de multiples menaces hybrides contre des infrastructures stratégiques visant à déstabiliser nos sociétés. Chercheurs et décideurs s’accordent sur un coupable : la Russie.
Le câble de télécommunications sous-marin C-Lion1 posé au fond de la mer Baltique depuis la base militaire de Santahamina, à Helsinki, en Finlande, ici en octobre 2015. (Heikki Saukkomaa/AFP)
publié le 15 décembre 2024 à 10h05

Depuis des mois, l’Europe a connu tant d’incidents étranges, inexpliqués ou franchement louches qu’il est aisé d’en perdre le compte. Vague d’incendies criminels en Pologne au printemps, câbles Internet endommagés à répétition en mer Baltique ou explosion de colis DHL dans des hangars à Birmingham et à l’aéroport de Leipzig. Isolément, tous ces phénomènes peuvent sembler assez anodins. Mais mis bout à bout, ils augurent d’une nouvelle ère pour l’Europe, celle d’une confrontation hybride avec la Russie. C’est en tout cas l’avis de bon nombre de responsables européens, qui n’hésitent plus à pointer directement Moscou du doigt.

«Cette année, 500 incidents suspects ont eu lieu en Europe. Jusqu’à 100 peuvent être attribués à des opérations hybrides, d’espionnage ou d’influence russes», a affirmé Jan Lipavský, le ministre tchèque des Affaires étrangères, lors d’une réunion de l’Otan début décembre. Avec ses homologues, ils ont promis la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie face à une «campagne d’actions hostiles russes qui s’intensifie». Lors d’un précédent sommet de l’Alliance atlantique en juillet, la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait déjà été direct