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Libération
Reportage

En Géorgie, après la victoire contestée du parti pro-russe aux législatives : «Nous ne croyons pas au résultat»

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Le succès dans les urnes de Rêve géorgien est largement rejeté par les partis d’opposition pro-européens qui dénoncent des fraudes massives. En attendant, le pays semble plonger dans l’incertitude.
A gauche, l’oligarque Bidzina Ivanichvili, fondateur du parti Rêve géorgien et ancien Premier ministre de 2012 à 2013, samedi 26 octobre à Tbilissi. (Giorgi Arjevanidze/AFP)
par Blandine Lavignon, envoyée spéciale à Tbilissi
publié le 27 octobre 2024 à 19h38

Ce dimanche 27 octobre, Tbilissi a des airs de gueule de bois post-électorale. En fin de matinée, les résultats définitifs des législatives sont tombés, donnant le parti pro-russe Rêve géorgien en tête avec 54 %, tandis que les partis d’opposition recueillent environ 38 % des voix. Suffisamment pour entrer au Parlement, mais pas assez pour former le gouvernement de coalition pro-européen dont ils rêvaient. Le parti réélu en tête aura donc la majorité, avec 89 sièges sur 150. Après une nuit électorale particulièrement éprouvante, c’est une issue au goût amer pour l’opposition, qui dénonce des fraudes massives.

Dans la capitale, où Rêve géorgien a été battu par l’opposition, nombreux sont ceux qui espèrent un revirement de la situation. «Nous ne croyons pas au résultat tel quel. Nous savons que c’est l’opposition qui a gagné», affirme Giorgi Gabriadze, un jeune militant pro-européen, les yeux cernés. L’homme n’a pas dormi de la nuit et enchaîne les cafés dans le local de son mouvement, où une réunion de jeunes militants se tient. Manifester ? Rassembler les preuves des fraudes ? Dans le courant de la journée, tout semble un peu flou sur la marche à suivre. Alors que la ville s’était embrasée