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Libération
Reportage

En Géorgie, dans les rues contre la «loi Poutine» : «Je manifeste, je dors, je recommence»

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Alors que le pays plonge dans sa quatrième semaine de contestation contre le projet de loi sur «l’influence étrangère», les rues de Tbilissi ne désemplissent pas. Le mouvement est porté par la génération des 18-30 ans qui ne veulent pas renoncer à leur rêve européen.
Lors d'un rassemblement contre le projet de loi controversé sur «l'influence étrangère» à Tbilissi, le 3 mai 2024. (Vano Shlamov/AFP)
par Nadège Justiniani
publié le 4 mai 2024 à 11h01

Le message couleur vert criard projeté par des manifestants sur la devanture du Parlement géorgien a le mérite d’être clair : «On n’est pas près de s’en aller». Aucun signe de fatigue, parmi les jeunes arrivés par milliers ce vendredi soir, à la veille de la Pâque orthodoxe. Certains jouent au volley, d’autres dansent sur de la techno. Les chiens des rues qui passent par là, excités par le bruit des sifflets, reçoivent parfois les restes des pizzas qu’ont apportées des bénévoles pour nourrir la masse venue protester contre la «loi Poutine».

Ce projet de loi vise les médias et les ONG recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger. Si elle est adoptée, ces organisations devront s’enregistrer comme «poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère», ce qui fait redouter le musellement de toute opposition future dans le pays. Une loi similaire avait été adoptée en Russie en 2012, et le projet est soutenu par le gouvernement pro-russe au pouvoir en Géorgie, d’où son surnom de «loi russe» ou «loi Poutine».

Un adolescent réajuste son casque en marchant ; la répression des manifestations s’est durcie