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Libération
Réchauffement climatique

En Grèce, Athènes entourée par les flammes, évacuation de la ville historique de Marathon

Les incendies qui dévastent le pays depuis trois semaines encerclent désormais la capitale grecque, lui donnant une coloration apocalyptique. Les secours s’attendent à des jours très difficiles. Dans la soirée de dimanche, les autorités ont ordonné l’évacuation de ville de Marathon, à une quarantaine de kilomètres d’Athènes.
Ce dimanche, le ciel d'Athènes s'est couvert d'un voile noir de fumée. (Elias Marcou/REUTERS)
par Fabien Perrier, Correspondant à Athènes
publié le 11 août 2024 à 21h12
(mis à jour le 11 août 2024 à 22h15)

A des kilomètres au sud d’Athènes, le ciel bleu éclatant de ce dimanche 11 août, ensoleillé, a peu à peu revêtu un voile noir. Puis, sur les réseaux sociaux, les premières images sont apparues : celles de la capitale grecque plongée dans une couleur orange foncée, voire marron, en fin de journée. En cause : deux incendies qui entourent la métropole grecque. Les fumées qui s’en dégagent ont parcouru plus de 100 kilomètres en quelques heures, portées par de violents vents du nord-est – entre 6 et 8 Beaufort, sur une échelle de 13 degrés. La Grèce est de nouveau en feu et Athènes, au cœur du désastre.

Les autorités avaient prévenu d’un danger pour ce week-end, ainsi que pour lundi 12 août. En réalité, des centaines d’incendies ont éclaté ces trois dernières semaines en Grèce, comme dans la région de Patras, dans la péninsule du Péloponnèse, dans celle de Réthymnon, en Crète, ou encore dans les montagnes des environs de Serrès, dans le nord du pays. Le dérèglement climatique est un élément important pour comprendre ces incendies : la Grèce vient d’enregistrer les mois de juin et de juillet les plus chauds de son histoire, après un hiver déjà historiquement chaud. Bref, canicule et sécheresse font partie du quotidien et ont des conséquences dramatiques.

L’armée en renfort

Désormais, la région de l’Attique, autour d’Athènes, est également en proie aux flammes. Le départ de feu a eu lieu dans la municipalité de Megara, au sud-ouest de la capitale. «La situation est un peu meilleure, nous sommes en train de la maîtriser», affirme à Libération un porte-parole des pompiers. En revanche, sur le front nord-est, à Varnava, «il n’y a aucune chance de maîtriser l’incendie», soupire-t-il. Il souligne également que 250 hommes ont été déployés sur les lieux, avec 67 véhicules, 12 avions et 7 hélicoptères, et qu’ils ont reçu le renfort de soldats. Parallèlement, les habitants des alentours de ces deux foyers d’incendies ont reçu des messages d’alerte leur demandant d’évacuer les lieux. Cependant, selon la télévision publique ERT, certains ont préféré rester sur place pour protéger leurs habitations et leurs animaux.

Malgré la bataille livrée par les pompiers, des maisons ont été ravagées par les flammes. Plusieurs personnes ont été transportées à l’hôpital à cause de l’inhalation de fumées et de cendres. L’incendie est particulièrement violent. Les flammes dépassent les 25 mètres de haut. En outre, il est difficilement maîtrisable en raison des vents violents qui changent souvent de direction. Or, selon les prévisions météorologiques, ils devraient continuer à souffler fortement pendant la nuit. «Nous nous attendons à une semaine très difficile», a déclaré le directeur de recherche de l’Observatoire d’Athènes, Kostas Lagouvardos. Pour lui, «si l’incendie de Varnava n’est pas maîtrisé pendant la nuit, nous aurons un problème demain».

La crainte est d’autant plus forte que le feu se rapprocherait du lac Marathon, un réservoir d’eau artificiel créé par un barrage construit en 1929, qui est une des réserves principales pour alimenter la ville en eau. Dans la soirée, les autorités ont demandé l’évacuation de la ville de Marathon, située à une quarantaine de kilomètres d’Athènes.

Mise à jour : à 22 heures 15, avec évacuation de la ville de Marathon.