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Mobilisation

En Grèce, des manifs d’ampleur et des heurts deux ans après la pire catastrophe ferroviaire du pays

Le pays est le théâtre de manifestations massives ce vendredi 28 février, deux ans après la collision entre deux trains qui a fait près de 60 morts. Cinq personnes ont été blessées lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Dans la manifestation près du parlement, à Athènes, ce vendredi. (Stelios Misinas/Reuters)
publié le 28 février 2025 à 14h23

Des heurts entre la police grecque et des manifestants ont fait cinq blessés en marge d’un rassemblement de grande ampleur ce vendredi 28 février à Athènes, selon les services de premiers secours EKAV. Ce jour marque le deuxième anniversaire de la pire catastrophe ferroviaire du pays, et les rescapés et les familles des victimes dénoncent de multiples lacunes dans les enquêtes ainsi que des tentatives de dissimulation de preuves.

Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur les forces antiémeutes qui ont répondu en lançant des gaz lacrymogènes près du parlement, en plein centre-ville. Un photographe de l’AFP a vu au moins deux personnes blessées, dont un photographe de l’agence de presse grecque ANA.

Plus de 180 000 personnes se sont rassemblées aux alentours du parlement en mémoire des 57 tués - dont beaucoup de jeunes - après la collision frontale entre deux trains, une mobilisation qui dépasse largement les manifestations qui avaient eu lieu juste après la catastrophe.

325 000 manifestants dans toute la Grèce

«C’était une manifestation paisible, émouvante, il y avait des familles, des enfants», a raconté Sophia Gianniri, une manifestante de 33 ans. «Tout d’un coup devant le parlement où il y avait une rangée de policiers, quelqu’un a jeté un cocktail Molotov», a-t-elle ajouté, les yeux encore rouges irrités par les gaz. «La police a répondu en tirant des gaz lacrymogènes».

La plupart des manifestants se sont dispersés dans les rues avoisinantes de la place Syntagma, huant les forces antiémeutes qui se précipitaient vers le parlement. Des morceaux de marbre, des poubelles renversées ou en feu jonchaient les avenues aux alentours. La police a affirmé avoir arrêté une vingtaine de personnes.

A Thessalonique, deuxième ville du pays où plus de 100 000 personnes étaient réunies, un groupe de manifestants a lancé des cocktails molotov, des pierres et des grenades contre les forces de police. Dans toute la Grèce, plus de 325 000 personnes, selon la police, ont réclamé «justice» pour la catastrophe ferroviaire du 28 février 2023. La Grèce est quasiment à l’arrêt vendredi en raison d’une grève générale très suivie dans les transports, le privé et le public.