Un vaste grondement se met à retentir entre les immeubles qui bordent Panepistimiou, l’avenue de l’Université, artère centrale d’Athènes. «Où sont les étudiants ? Dans la rue», scandent des milliers de jeunes. Ils entament un défilé en rangs serrés sous un éclatant soleil. «Le gouvernement veut privatiser les universités, explique Voula, 23 ans, étudiante. Il faut plus d’argent pour les universités qui doivent rester un bien public.» Les revendications des étudiants sont reprises également par des centaines d’enseignants, chercheurs, personnels de l’éducation, ou lycéens présents dans la foule.
A lire aussi
Leurs inquiétudes ont surgi à la fin d’octobre 2023 lorsque le ministre de l’Education, Kyriakos Pierrakakis, membre de Nouvelle Démocratie (ND, droite conservatrice) a déclaré sur la chaîne publique ERT qu’il n’était pas possible de «maintenir dans le pays une exception mondiale et un monopole d’Etat particulier sur l’enseignement supérieur grec». Le gouvernement de droite, dirigé par Kyriakos Mitsotakis, a l’intention d’en finir avec le système universitaire public et gratuit en Grèce – une «exception» au caractère si sacré qu’elle est inscrite dans la Constitution. Son article 16 stipule que l’enseignement supérieur est exclusivement dispensé par des institutions publiques sous la supervision de l’Etat.
«L’enseignement supérieur est un bien commun»
«C’est un héritage historique de la lutte des étudiants contre la dictature des colonels», explique Kostas Zoras, professeur émérite de l’uni