Le Parlement grec débat depuis ce mardi 29 juillet d’un vaste scandale de détournement de fonds européens impliquant d’anciens ministres et d’actuels députés. Comme le stipule la Constitution, la Vouli doit décider de l’ouverture d’une enquête parlementaire et de ses contours. Sera ensuite éventuellement levée l’immunité des responsables et les pièces du dossier seront transmises à la justice pour une enquête pénale. Un moment charnière dans cette affaire qui déstabilise le gouvernement depuis les révélations du média en ligne Politico, en février, selon lesquelles des millions d’euros auraient été empochés par de supposés «agriculteurs» pour des terres qu’ils ne possèdent ni ne cultivent. L’Opekepe, l’agence en charge de distribuer les aides de la politique agricole commune, est au cœur du scandale : c’est elle qui répartit les trois milliards d’euros de subventions annuelles pour le petit pays du sud-est européen, septième plus grand bénéficiaire de la politique agricole communautaire.
A l’origine de l’affaire, un différend entre la Grèce et l’Union européenne autour de la définition du «pâturage», déterminant l’attribution de fonds européens à ce type de terrains. Le pays, qui compte environ 2,4 millions d’hectares de pâturages, avait protesté contre l’exclusion d’un million d’hectares par une description qui «ne correspondait pas à la réalité des terrains méditerranéens», selon un cadre du ministère grec de l’Agriculture. Athènes avait obtenu gain de cause a