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Analyse

En Hongrie, l’éducation laminée par les réformes de Viktor Orbán

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Les enseignants sous-payés et déconsidérés ont perdu leur statut de fonctionnaire et l’essentiel de leur droit de grève après un long mouvement de contestation, dans un pays où les programmes ont été réécrits pour se conformer aux valeurs «chrétiennes et conservatrices».
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán lors de sa traditionnelle conférence de presse du Nouvel an, le 9 janvier 2020 à Budapest. (Attila Kisbenedek/AFP)
publié le 21 juin 2024 à 13h58

C’est l’une des premières décisions que Viktor Orbán a prise en arrivant au pouvoir. Dès 2010, à peine les élections remportées, le Premier ministre hongrois a fait supprimer le ministère de l’Education. Le symbole était clair : à quoi bon donner ne serait-ce qu’un minimum de reconnaissance à des dizaines de milliers d’enseignants réputés plutôt libéraux et donc loin de sa base électorale ?

A l’époque, Orbán était encore vu comme un conservateur. Il n’avait pas fait de «l’illibéralisme» son mantra, ni profondément abîmé l’Etat de droit et la liberté de la presse. Aujourd’hui, avec sa haine des migrants et des personnes LGBT+, son alignement sur la Russie et son euroscepticisme, le Premier ministre hongrois est de plus en plus largement considéré comme un dirigeant d’extrême droite. Comme la plupart d’entre eux, il s’est employé à réformer l’éducation publique pour qu’elle véhicule ses valeurs, présentées comme «chrétiennes et conservatrices».

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