Le 7 janvier, alors que l’Amérique était sous le choc après l’assaut du Capitole par des milliers de partisans de Donald Trump, le JT de la première chaîne publique hongroise annonçait : «La présidence Biden apporte le chaos.» Les bulletins de vote avaient été recomptés dans plusieurs Etats, les plaintes de fraudes rejetées par les tribunaux, mais Origo (600 000 lecteurs) affirmait : «A la suite des scandaleuses élections de novembre, la présidence Biden amène le chaos intégral.» Le site affirmait qu’il existait des «preuves tangibles» de fraudes électorales et que «jusqu’au bout», Trump n’avait «cessé d’appeler les manifestants au calme». Le site Pesti Srácok, tendance extrême droite, indiquait : «Sur les réseaux sociaux, nous voyons de plus en plus de preuves que des provocateurs antifas se sont glissés dans la foule.»
Qu’importent les faits, dans l’empire de presse bâti par le Premier ministre, Viktor Orbán. Bienvenue dans le monde de la réalité alternative. «Cela n’a plus rien à voir avec le journalisme, ni avec l’information. C’est de la propagande qui utilise les mêmes narratifs que Russia Today et Sputnik. La Russie n’a pas besoin de faire de la désinformation en Hongrie : tous ces médias inféodés au pouvoir s’en chargent», analyse Sándor Orbán, directeur du Centre pour le journalisme indépendant, créé par une fondation new-yorkaise.
Menaces de mort
Ce conglomérat très − centralisé outre l’audiovisuel public, l’empir