Depuis le référendum sur le Brexit, en 2016, l’Assemblée nord-irlandaise n’a fonctionné que trois ans. Le palais de Stormont, haut perché sur sa colline dans l’est de Belfast, est censé être le cœur de la dévolution et de la vie politique dans cette province britannique de 1,9 million d’habitants. En temps normal, ses députés sont chargés de légiférer sur un certain nombre de prérogatives déléguées par Londres : la santé, l’éducation, les transports…
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C’est en tout cas ce qui est prévu par les accords de paix. L’année 1998 a marqué la naissance de cette Assemblée de dévolution, et la fin de trente ans de guerre civile lors de laquelle l’armée britannique et les attentats de groupes paramilitaires ont fait près de 3 500 morts. Une nouvelle phase s’ouvre alors pour l’Irlande du Nord : celle-ci a initialement été dessinée pour être dirigée par une majorité unioniste et britannique, et la confiscation du pouvoir ne semble plus possible. Il est donc prévu qu’unionistes (en faveur du maintien de la province au sein de Royaume-Uni) et nationalistes (pour le rattachement à terme de la province à la République d’Irlande au sud de l’île) gouvernent de concert, avec un Premier ministre et un vice-Premier ministre représentant chacun un courant politique et obligés de collaborer au quotidien.
Crise du coût de la vie
Cet arrangement pose toutefois un problème de taille : il donne de facto un pouvoir de veto aux deux communautés. En 2017, le Sinn Féin nationaliste r