Appuyé sur sa canne, un nuage de boucles blanches en auréole sur le crâne et un grand sourire aux lèvres, Michael D. Higgins apparaît généralement en costume trois-pièces et cravate chatoyante. Le plus souvent, un énorme bouvier bernois qui lui arrive presque au niveau des hanches trotte à ses côtés, ou réclame son attention. A 84 ans, alors que son deuxième mandat de sept ans touche à sa fin, le Président a parfait son image de grand-père de la nation irlandaise et jouit d’une popularité rare dans le pays.
En 2011, «Michael D», comme le surnomment les Irlandais, devenait le neuvième président de la République d’Irlande. Un rôle principalement cérémonial qui le place au-dessus du gouvernement, dans une position d’unificateur. Le public s’amuse alors de son profil de poète, auteur et intellectuel, qui se démarque rapidement dans la campagne. L’homme est déjà un vétéran de la politique : il pose sa première candidature pour le Labour en 1969, avant de rejoindre le Sénat, d’être nommé ministre de la Culture, député, ou encore maire de Galway, après une première carrière passée à enseigner les sciences sociales à l’université.
Premier de sa famille à accéder à l’université
Né dans une famille pauvre de Limerick, d’un père impliqué dans la guerre d’indépendance de l’Irlande, Michael D. Higgins a d’abord travaillé dans une usine, puis en tant qu’employé, avant de contracter un prêt pour entrer à l’université – à 20 ans, il est alors le premier de sa famille à accéder à l’éducation supérieure. Il recevra en 1992 un prix pour la p