Au cours des dernières années, l’Irlande a connu deux référendums majeurs : la légalisation du mariage pour tous en 2015 puis de l’avortement en 2018, qui avaient soulevé les foules et fait revenir des milliers d’expatriés déterminés à déposer leurs bulletins en faveur du progrès. Les débats étaient enflammés, les slogans accrocheurs, et le Premier ministre de l’époque Leo Varadkar avait même fait son coming out à l’occasion.
Cette fois, dans les rues de Dublin, il faut chercher les indices qu’un nouveau vote se prépare. Quelques affiches ont été installées de part et d’autre de la rivière Liffey et enjoignent à «protéger les femmes et les enfants» en votant deux fois «yes», mais le message n’est pas très clair. «Les gens ne comprennent pas vraiment ce référendum», s’agace Breda Murray, une employée de l’aviation à l’aéroport de Dublin. Pour cette mère de quatre enfants, ce vote est crucial. La Constitution irlandaise décrit la famille comme «le groupe naturel, primaire et fondamental de la société» et lui confère «des droits inaliénables et imprescriptibles». Mais cette définition ne s’applique qu’aux familles fondées sur