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Reportage

En Irlande, un double référendum pour redéfinir la place des femmes et de la famille : «Cela voudra dire que je suis comme tous les autres»

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Vendredi 8 mars, les Irlandais voteront pour revoir la notion de mariage dans leur Constitution et pour supprimer l’article dit «des femmes à la maison». Une étape symbolique et complexe, dont la formulation fait débat.
Le long de la rivière Liffey, à Dublin (Irlande), des affiches appellent au vote du «oui» lors du double référendum le 8 mars pour redéfinir la place des femmes et de la famille. (Paulo Nunes dos Santos/Libération)
par Juliette Démas, Envoyée spéciale en Irlande
publié le 7 mars 2024 à 15h54

Au cours des dernières années, l’Irlande a connu deux référendums majeurs : la légalisation du mariage pour tous en 2015 puis de l’avortement en 2018, qui avaient soulevé les foules et fait revenir des milliers d’expatriés déterminés à déposer leurs bulletins en faveur du progrès. Les débats étaient enflammés, les slogans accrocheurs, et le Premier ministre de l’époque Leo Varadkar avait même fait son coming out à l’occasion.

Cette fois, dans les rues de Dublin, il faut chercher les indices qu’un nouveau vote se prépare. Quelques affiches ont été installées de part et d’autre de la rivière Liffey et enjoignent à «protéger les femmes et les enfants» en votant deux fois «yes», mais le message n’est pas très clair. «Les gens ne comprennent pas vraiment ce référendum», s’agace Breda Murray, une employée de l’aviation à l’aéroport de Dublin. Pour cette mère de quatre enfants, ce vote est crucial. La Constitution irlandaise décrit la famille comme «le groupe naturel, primaire et fondamental de la société» et lui confère «des droits inaliénables et imprescriptibles». Mais cette définition ne s’applique qu’aux familles fondées sur