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Succession

En Italie, petites querelles et grosses affaires chez les Agnelli

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La fille et le petit-fils de l’ancien patron de Fiat décédé en 2003, Gianni Agnelli, se déchirent en justice sur fonds d’héritage et de successions.
John Elkann, petit-fils de Giovanni Agnelli, à Turin, le 23 novembre 2023. (Marco Bertorello /AFP)
par Eric Jozsef, correspondant à Rome
publié le 25 février 2024 à 9h07

Il se dit persécuté par sa mère. Elle se dit spoliée par son fils. Et cela fait près de vingt ans que cela dure. Sauf que les relations tumultueuses entre la mamma et son aîné ont pris au cours des dernières semaines une tournure qui dépasse les querelles de famille. Margherita, la fille de l’Avvocato Gianni Agnelli, l’emblématique patron de Fiat décédé en 2003, a entrepris des actions en justice qui, si elles devaient aboutir, pourrait faire vaciller son fils John Elkann de son trône de la société Dicembre. Celle-ci est le coffre-fort de la centaine de membres de la dynastie Agnelli qui, en cascade, contrôle la holding Exor et leur assure une participation d’actionnaires majoritaires dans Stellantis (14,4 %), le colosse automobile né en 2021 de la fusion entre les groupes PSA et Fiat-Chrysler.

Dans l’entourage de l’héritier désigné avant sa mort par l’Avvocato, on s’emploie à rassurer : «Jusqu’à présent, toutes les initiatives de Margherita Agnelli n’ont pas été reconnues par la justice, tant au pénal qu’au civil.» Cette fois-ci, pourtant, sur la base des dernières dénonciations qui remonteraient à 2020, les procureurs de Turin frappent fort. Ils ont lancé des enquêtes, pour des irrégularités fiscales présumées, sur John Elkann, actuel président de Stellantis, l’expert-comptable de la famille Gianluca Ferrero, qui est aussi le président du