C’était le 21 avril au soir et la mer était mauvaise. L’Ocean Viking, sur lequel Libération a passé douze jours, est alors en patrouille en Search and rescue (SAR, recherches et sauvetage) en zone libyenne. Il répond à un appel de détresse. Il s’agit d’un canot pneumatique avec à son bord 130 personnes. Ce soir-là, l’Ocean Viking se trouve à plus de dix heures de navigation de la position donnée par Alarm Phone, un numéro d’alerte qui signale au public et aux autorités compétentes les embarcations en difficulté en Méditerranée. La météo est mauvaise. La mer, déjà agitée, se gonfle de vagues auxquelles de frêles embarcations ne peuvent résister. Il faut prendre une décision, et c’est à la coordinatrice des opérations de secours sur l’Ocean Viking, affrété par SOS Méditerranée, qu’elle revient.
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En pleine nuit et en pleine tempête, Luisa Albera décide d’engager son navire dans une course contre la montre pour rejoindre ce canot avant qu’il soit englouti par la mer avec ses occupants. Tanguy Louppe, marin-sauveteur en charge de l’équipe SAR, prévient son équipe : «Ce sera un sauvetage difficile. Avec ces conditions, préparez-vous au pire.» Les visages sont graves, mais il y a encore l’espoir d’arriver à sortir de l’eau quelques miraculés.
Corps sans vie
Sur le pont, Luisa Albera veille. El