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Libération
Reportage

En mer Noire, la Roumanie en première ligne de l’Otan face à la Russie

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Acteur indispensable de l’organisation transatlantique en mer Noire, où s’est tenu l’exercice multinational Sea Shield cette semaine, Bucarest est à la fois menacé par les velléités de retrait de Donald Trump et son propre avenir politique.
Des militaires roumains lors d'un exercice militaire au large de Constanta, en Roumanie, le 8 avril 2025. (Daniel Mihailescu/AFP)
par Maria Gerth-Niculescu, envoyée spéciale en Mer Noire
publié le 13 avril 2025 à 7h27

L’hélicoptère s’élève dans un staccato assourdissant depuis l’aire d’appontage, opère trois boucles autour de la frégate, puis disparaît dans un ciel parfaitement bleu au-dessus de la mer Noire. La manœuvre de reconnaissance militaire est minutieusement chorégraphiée, sous le regard fier du contre-amiral Cornel-Eugen Cojocaru, commandant de la flotte navale roumaine.

Chaque année, la Roumanie organise l’exercice multinational Sea Shield visant à renforcer les capacités de coopération de l’Otan sur la mer Noire. Il s’agit d’un entraînement complexe, et d’un des plus grands exercices navals de l’Alliance. «Nous nous préparons par tous les moyens, tant pour la lutte anti-sous-marine, la lutte en surface mais aussi contre les forces aériennes ennemies, via des exercices de défense antiaérienne», explique le commandant.

La nouvelle «équation sécuritaire» de la mer Noire

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la mer Noire est une zone stratégique à haut enjeu sécuritaire. Le littoral ukrainien s’y étend sur plus de 1 300 km. Et l’immense port industriel roumain de Constanta représente la porte d’entrée principale pour les céréales ukrainiennes vers l’Un