Pour échapper à la justice lorsqu’on est un personnage politique prorusse en Moldavie, il suffit de rouler quelques kilomètres jusqu’en Transnistrie. Hors de portée du gouvernement moldave, cette enclave dirigée par des autorités séparatistes proches du Kremlin est devenue, pour certains, un sanctuaire juridique. C’est le cas du député Alexandr Nesterovschi. Sa fuite, orchestrée le 19 mars avec l’aide de l’ambassade de Russie, a été reconstituée par les services de renseignements moldaves. Le jour même, ce membre du parti Renaissance, financé par l’oligarque Ilan Shor, a été condamné à douze ans de prison pour corruption passive et financement illégal de parti.
«Alexandr Nesterovschi a été transporté à bord d’un véhicule portant des plaques diplomatiques de l’ambassade de Russie vers la région transnistrienne de la république de Moldavie, où il se trouve jusqu’à présent sous la protection directe des services spéciaux russes», a déclaré Alexandru Musteața, le directeur du Service d’information et de sécurité moldave. Des accusations fermement rejetées par Moscou, qui dénonce des «insinuations inacceptables et infondées», malgré des