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Libération
Reportage

En Moldavie, la Transnistrie prorusse «prisonnière» du piège énergétique de Moscou

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Privés de gaz depuis l’interruption des livraisons russes début janvier, les 350 000 habitants de Transnistrie se débrouillent, entre froid glacial et coupures de courant. Les réserves de charbon seront bientôt épuisées.
Lors d'une coupure de courant programmée, dans le village moldave de Varnita, le 17 janvier 2025. (Daniel Mihailescu /AFP)
par Maria Gerth-Niculescu, envoyée spéciale en Transnistrie
publié le 24 janvier 2025 à 19h33

Dans le centre de Tiraspol, le restaurant «Retour en URSS» accueille son timide flux de clients pour le déjeuner. Chaises en velours rouge, portraits de Staline et cartes-monde de l’époque où l’empire russe s’étirait vers l’ouest ornent cet incontournable de la capitale transnistrienne. Faute de gaz, les climatiseurs électriques soufflent de l’air chaud – seule indication de la crise énergétique qui traverse la région.

Depuis le 1er janvier, le géant russe Gazprom, qui approvisionnait jusque-là gratuitement ce territoire moldave autoproclamé indépendant depuis 1991, a suspendu ses livraisons. Le contrat de transit qui permettait au gaz russe de rejoindre la Transnistrie via l’Ukraine a expiré fin 2024. Gazprom a pour l’instant refusé d’emprunter le corridor alternatif, via le gazoduc TurkStream. L’entreprise invoque une dette de 700 000 euros de la part de la Moldavie