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Libération
Reportage

En Moldavie, les enfants ukrainiens à la recherche d’un été «normal»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le village d’Horodiste, dans le nord du pays des Balkans, organise un camp d’été pour les enfants et leurs mères déplacés par la guerre, qui traversent la frontière pour souffler, avant de retourner en Ukraine.
A Horodiste, lors du camp d’été. (Maria Gerth-Niculescu)
par Maria Gerth-Niculescu, correspondante à Chisinau
publié le 27 juillet 2024 à 13h04

Alina Nishnik s’était presque habituée aux effets de la guerre sur son quotidien. Aux sirènes d’alarme, aux coupures d’électricité, à «l’angoisse omniprésente» qui règne à Odessa. «Je me suis rendu compte que je n’y prêtais plus attention», confie la jeune ukrainienne. Une accoutumance qu’elle sait néfaste pour sa santé mentale et pour celle de Kira, sa fille de 5 ans. Alors quand elle a eu l’opportunité de venir en Moldavie pour les vacances, Alina a fait ses valises. «Ici, on se sent tranquilles et en sécurité», affirme-t-elle.

L’ancienne école du village d’Horodiste surplombe une colline aux jardins arborés. Pendant dix ans, Thierry Ernst et Tatiana Pagu ont réhabilité le bâtiment avec l’objectif d’y accueillir des enfants dans le besoin. Dès le début de l’invasion russe, leur association, Vent d’Est, s’est impliquée pour venir en aide aux Ukrainiens. «Quand la guerre a éclaté, toute la Moldavie s’est mobilisée pour les aider, raconte Tatiana Pagu, originaire de Chisinau. Beaucoup de gens ont pris leur voiture et sont allés à la frontière pour accueillir les réfugiés, beaucoup ont ouvert les portes de leurs maisons.» Début 2022, plus d’un million d’Ukrainiens se sont réfugiés en Moldavie, petit pays de 2,3 millions d’habitants niché entre l’Ukraine et la Roumanie. «C’était triste et douloureux, mais j’ai été fière de mon peuple, j’ai senti une solidarité», se félicite-t-elle.

Selon l’Unicef, 4,3 millions d’enfants ukrainiens ont été