Dans les rues de Chisinau, les lampadaires s’allument à la tombée de la nuit. Ce qui relèverait ailleurs de la banalité la plus absolue est devenu une affaire politique en Moldavie. Ion Ceban, le maire de la capitale, refuse d’éteindre l’éclairage urbain, une mesure réclamée par le gouvernement pour économiser de l’électricité alors que l’approvisionnement énergétique du pays devient de plus en plus tendu. En réponse, le vice-Premier ministre Andrei Spinu lui a intenté un procès, l’accusant d’être à la solde de la Russie et de vouloir profiter de la crise énergétique pour déstabiliser la Moldavie. «Après le verdict, Ceban sera obligé de passer le balai dans la mairie pendant un an. Il fera enfin quelque chose de bon pour la ville, sans intérêt politique caché», promet-il.
Cette querelle politicienne à la sauce moldave mettant aux prises un prorusse (le maire) à un pro-européen (le vice-Premier ministre) est un condensé des problèmes auxquels fait face le petit pays. Depuis le 1er novembre, la région séparatiste prorusse de Transnistrie, où se trouve la principale centrale du pays, a cessé d’exporter de l’électricité vers le reste du territoire. Déjà privée des exportations ukrainiennes après les