Le «congrès des représentants de tous niveaux» de la Transnistrie, convoqué mercredi 28 février à Tiraspol, pourrait prétendre au titre du meilleur décorum post-soviétique. Derrière le pupitre orné de la faucille et du marteau, et devant leur drapeau fantoche, les représentants de la région séparatiste moldave se sont succédé pour tonner contre les autorités pro-européennes moldaves. Le parterre de 620 délégués, assis épaules contre épaules, les a applaudis consciencieusement. Mais derrière ce vernis de «démocratie populaire», se joue une énième tentative de déstabilisation de la Moldavie orchestrée par Moscou.
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Une semaine avant le congrès, un ancien «ministre» transnistrien a posté un texte sur Facebook pour avertir que l’assemblée risquait de demander, sur ordre de Moscou, l’intégration de la Transnistrie à la Russie. «Le lendemain [le 29 février] Poutine en parlera dans son discours [sur l’Etat de la nation] et la Douma décidera rapidement de satisfaire cette demande», indiquait Ghenadie Ciorba, en décrivant un processus proche de celui employé dans le Donbass.
«Scénario militaire»
Les volontés de rapprochement avec Moscou ne sont pas neuves. En 1991, lors de l’effondrement de l’URSS, la région avait fait sécession de la Moldavie nouvellement indépendante pour tenter d’être rattachée