Menu
Libération
Billet

En Pologne, corruption et silence font loi dans le monde du football

Article réservé aux abonnés
«European Focus»dossier
Le football polonais, notamment sa fédération et l’entraîneur national, est plongé depuis déjà des années dans des affaires de corruption et de blanchiment d’argent, des affaires qui n’entament en rien l’engouement du public pour son équipe nationale.
L'entraîneur de l'équipe polonaise, Czeslaw Michniewicz à Doha, alors qu'il est suspecté d'avoir pris part à un grand scandale d'escroquerie et de blanchiment d'argent en Pologne. (PABLO PORCIUNCULA/AFP)
par Michal Kokot
publié le 1er décembre 2022 à 17h13

La plupart des Polonais pensent que le Qatar a versé des pots-de-vin pour obtenir le droit d’organiser la Coupe du monde. Pourtant, ni la Fédération polonaise de football (PZPN), ni les membres de l’équipe nationale n’ont jamais sérieusement envisagé de la boycotter.

L’une des principales causes de ce silence pourrait être liée au fait que, pendant des années, la PZPN a fermé les yeux sur la corruption dans le football en Pologne. Des enquêtes suivent même leur cours sur certains de ses membres impliqués. La semaine dernière, la police a arrêté deux personnalités éminentes du conseil d’administration de la PZPN à l’aéroport de Varsovie, alors qu’elles se rendaient au Qatar pour le match Pologne-Mexique. Les chefs d’accusation : escroquerie et blanchiment d’argent.

L’entraîneur national, Czesław Michniewicz, suscite également la controverse. Les médias ont révélé qu’il avait été en contact téléphonique plus de 700 fois avec le représentant d’une équipe de foot polonaise chargée de truquer les matchs de la Première Ligue au début des années 2000.

Plus de 600 personnes, dont des joueurs et des entraîneurs, ont été inculpées à la suite de cet énorme scandale. Un réseau prévenait les équipes par téléphone de l’issue attendue du match, et les joueurs versaient des pots-de-vin aux arbitres et à l’équipe adverse dans les vestiaires avant la rencontre. Michniewicz lui-même n’a pas été inculpé, mais il n’a jamais expliqué pourquoi il était en contact si fréquent avec le princip