Il était moins une. Quand les premiers résultats électoraux tombent, en cette douce soirée d’octobre 2023, un vaste soupir de soulagement s’empare des QG d’opposition. A Varsovie, les démocrates polonais savourent. Après huit années de dérives illibérales, le règne national-populiste de Droit et Justice (PiS) touche à sa fin. D’aucuns percevaient ce scrutin législatif comme celui de la dernière chance, susceptible de faire vaciller la démocratie polonaise. Car en cas de réélection du parti nationaliste conservateur, qui n’a eu de cesse de miner les contre-pouvoirs depuis 2015, planait le risque d’une consolidation autoritaire, à l’image de la Hongrie de Viktor Orbán, où les institutions ont été verrouillées, la société civile étouffée.
Depuis décembre, c’est une coalition allant du centre droit à la gauche qui gouverne la Pologne, sous la houlette de Donald Tusk, Premier ministre et vieux routier de la politique polonaise. Son chantier cardinal : le rétablissement de l’Etat de droit, profondément mis à mal. Varsovie s’est ainsi engagée à respecter le droit européen, dédaigné par l’exécutif national-conservateur préc