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Rhétorique nationaliste, stratégie du silence : en Roumanie, comment le candidat d’extrême droite George Simion s’est classé en tête du premier tour de la présidentielle

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Porté par une défiance populaire envers le système politique et par la normalisation de la rhétorique nationaliste, Simion a su capter les électeurs de Calin Georgescu, frustrés de l’annulation de la précédente élection.
Le leader du parti souverain nationaliste roumain AUR, George Simion, (à gauche) et l'ancien candidat Calin Georgescu lors du premier tour de l'élection présidentielle à Mogosoaia le 4 mai. ( Daniel Mihailescu/AFP)
publié le 5 mai 2025 à 9h17

Il y a encore cinq ans, l’extrême droite était à peu près inexistante sur la scène politique roumaine. Un ancien hooligan nationaliste du nom de George Simion venait tout juste de créer son Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) et avait récolté à peine 1 % des voix lors des élections européennes. Ce même George Simion vient d’écraser le premier tour de la présidentielle roumaine. Il a obtenu près de 41 % des voix, soit dix points de plus que ce que lui prédisaient les sondages. Son plus proche concurrent, Nicusor Dan, le maire de Bucarest, a réuni 21 % des suffrages.

Pour comprendre le succès de Simion, il faut remonter au mois de novembre et à la percée surprise du souverainiste Calin Georgescu lors de la précédente élection présidentielle. Ce complotiste prorusse, au discours mystique, encore largement inconnu à quelques jours du premier tour, s’était imposé avec 23 % après une campagne sur TikTok, entraînant une