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Mort de Navalny

En Russie, l’asphyxiante répression des opposants à Poutine

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Depuis le début de la guerre en Ukraine, le Kremlin a adopté un virage encore plus répressif, musclant davantage l’appareil législatif pour mieux museler les paroles des dissidents. Systématiquement emprisonnés, ils écopent de peines plus lourdes.
L'artiste russe Alexandra Skochilenko, 33 ans, accusée d'avoir diffusé de la désinformation sur l'armée russe, comparaissait devant le tribunal de Saint-Pétersbourg le 13 novembre. (Olga Maltseva/AFP)
publié le 17 février 2024 à 15h12

Alexandra Skotchilenko a commis son crime dans un supermarché de Saint-Pétersbourg. Le 31 mars 2022, un peu plus d’un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine, l’artiste russe alors âgée de 31 ans se dirige vers les rayons et enlève les prix des produits. A la place, elle glisse de petites étiquettes en papier dénonçant les crimes commis par les troupes russes en Ukraine. Au lieu de roubles, le sac de patates affiche 400 personnes bombardées à Marioupol. Quelques jours plus tard, la militante est arrêtée chez elle. En novembre 2023, Alexandra Skotchilenko est condamnée à sept ans de prison pour «diffusion publique de fausses informations sur l’utilisation des forces armées russes». Derrière les barreaux, l’artiste apparaît les mains rassemblées en forme de cœur, un sourire greffé aux lèvres. Elle fait dorénavant partie des 947 Russes, sur un total de 1 127 personnes, à être privés de liberté en Russie, selon les données datées de décembre 2023 de l’ONG indépendante russe OVD-Info, qui recense les poursuites à l’encontre