De quoi l’arrestation de Pavel Dourov, le fondateur de la messagerie cryptée Telegram, est-elle le nom, le symptôme ou le symbole ? Alors que la justice française a mis du temps à publier une liste de douze infractions potentielles, les réactions des Russes ont été immédiates et, pour une fois, relativement unanimes, des deux côtés des barricades.
Pour tous ceux que le régime de Vladimir Poutine a bâillonnés – des journalistes indépendants aux mères de conscrits disparaissant par dizaines sur le front dans la région de Koursk –, Telegram est l’unique espace d’expression libre et de communication sécurisée, qui échappe un tant soit peu à l’œil perçant des services russes. Malgré de nombreuses tentatives, pressions et menaces, le FSB n’a jamais réussi à en prendre le contrôle.
Car ce sont bien les services russes qui, en premier, ont cherché à brider la plateforme devenue rapidement la messagerie préférée des Russes, offrant à la