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En Russie, l’arrestation de Pavel Dourov inquiète aussi bien les anti-Poutine que le Kremlin

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Interpellé samedi 24 août, le fondateur de la messagerie cryptée Telegram est toujours en garde à vue en France. En Russie, sa plateforme est à la fois le dernier espace de liberté d’un pays sous cloche et un puissant canal de propagande.
Le fondateur de Telegram, Pavel Durov, à Barcelone en 2016. (Albert Gea/Reuters)
publié le 26 août 2024 à 18h43

De quoi l’arrestation de Pavel Dourov, le fondateur de la messagerie cryptée Telegram, est-elle le nom, le symptôme ou le symbole ? Alors que la justice française a mis du temps à publier une liste de douze infractions potentielles, les réactions des Russes ont été immédiates et, pour une fois, relativement unanimes, des deux côtés des barricades.

Pour tous ceux que le régime de Vladimir Poutine a bâillonnés – des journalistes indépendants aux mères de conscrits disparaissant par dizaines sur le front dans la région de Koursk –, Telegram est l’unique espace d’expression libre et de communication sécurisée, qui échappe un tant soit peu à l’œil perçant des services russes. Malgré de nombreuses tentatives, pressions et menaces, le FSB n’a jamais réussi à en prendre le contrôle.

Car ce sont bien les services russes qui, en premier, ont cherché à brider la plateforme devenue rapidement la messagerie préférée des Russes, offrant à la