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Libération
Main de fer

En Russie, le pouvoir multiplie ses coups de répression

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A deux semaines des législatives, les intimidations s’intensifient envers l’opposition. Proches de Navalny, médias, ONG et élus locaux sont sous la menace permanente des dirigeants qui souhaitent éviter un scénario à la Loukachenko.
Arrestation d’un manifestant portant une pancarte pour le «vote intelligent», le 14 août 2021, à Moscou. Photo DIMITAR DILKOFF. AFP (Dimitar Dilkof/AFP)
publié le 30 août 2021 à 6h40

C’était l’un des derniers médias indépendants de Russie à n’avoir pas encore eu droit à cette étiquette. Le 20 août, la chaîne de télévision Dojd a été reconnue «agent de l’étranger», ajoutant son nom à une liste sans cesse grandissante de médias plus ou moins proches de l’opposition pro-démocratie auxquels le gouvernement russe a accolé ce statut. Les conséquences juridiques ne sont pas catastrophiques à proprement parler : les médias «agents de l’étranger» sont simplement soumis à des obligations comptables particulières, et doivent préfacer la moindre de leurs publications d’un avertissement évoquant ce statut. «Mais ces obligations ne sont qu’une partie des conséquences, explique le rédacteur en chef de Dojd, Tikhon Dziadko. La vraie conséquence, c’est l’incertitude. Est-ce que nos annonceurs vont partir ? Est-ce que nos fournisseurs vont vouloir continuer de travailler avec nous, à nous louer des bureaux, à nous connecter à Internet ?»

Avant Dojd, d’autres médias indépendants ont été attaqués de la sorte : VTimes, Meduza, Vajnie Istorii, Proekt, The Insider… Le