Menu
Libération
Liberté de la presse

En Russie, le rouleau compresseur répressif continue d’écraser les journalistes

Article réservé aux abonnés
Une nouvelle vague d’arrestations frappe les journalistes russes critiques du pouvoir, et notamment ceux qui ont suivi les activités de la fondation anticorruption d’Alexeï Navalny.
La journaliste Antonina Favorskaïa a été arrêtée le 17 mars 2024. (Dmitry Serebryakov/AP)
publié le 29 mars 2024 à 17h40

Même six pieds sous terre, Alexeï Navalny ne laisse pas le Kremlin en paix. Un tribunal de Moscou a placé ce vendredi en détention provisoire pour deux mois la photojournaliste Antonina Kravtsova visée par des accusations «d’extrémisme», pour avoir suivi de près l’opposant et les activités de sa fondation de lutte contre la corruption, FBK, classée extrémiste par les autorités russes. Elle risque jusqu’à six ans de prison.

Le 17 mars, un mois après la mort de Navalny, la journaliste qui travaille sous le pseudo «Antonina Favorskaïa» pour le média indépendant Sota Vision – l’un des derniers à documenter la dérive répressive du régime de l’intérieur de la Russie – avait été arrêtée, trois heures après avoir déposé des fleurs sur la tombe de l’opposant. Brutalement interpellée dans un café par un groupe de policiers, dont une partie en civil, la journaliste avait écopé de dix jours de détention pour «désobéissance aux forces de l’ordre». Le 27 mars, au moment où elle quittait le centre de détention, Favorskaïa a été arrêtée de nouveau, sans passer par la case liberté, et embarquée pour un interrogatoire nocturne. Des perquisitions ont eu lieu à son domicile et celui de ses parents. Mais aussi, au même moment, chez la photographe Alexandra Astakhova et la journaliste