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En Russie, les oligarques contournent les sanctions pour continuer à rouler en Rolls-Royce et en Mercedes

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Bien que l’exportation de voitures de luxe vers le pays de Poutine soit interdite depuis plus de deux ans par les sanctions occidentales, les derniers modèles de berlines sont toujours en vente à Moscou.
Close-up of logo for Rolls Royce on the front grille of a vehicle in Walnut Creek, California, June 4, 2024. (Photo by Smith Collection/Gado/Getty Images) (Smith Collection/Gado/Getty Images)
publié le 13 juillet 2024 à 11h03

Alexey Eremchuk, le patron du Tesla Club de Moscou, adore s’afficher sur les réseaux sociaux au volant du Cybertruck, le tout dernier modèle du constructeur américain. Ce pick-up futuriste tout en angles n’est pas encore en vente en France et suscite toujours la surprise sur les routes américaines, tant il a l’air de débarquer tout droit de l’espace. En théorie, il n’aurait jamais dû pouvoir entrer en Russie. Depuis mars 2022, les sanctions occidentales interdisent l’exportation vers le pays de Poutine des voitures de luxe, définies par leur prix ou leur cylindrée. L’idée était de punir les oligarques, fidèles au régime, en les privant de leurs berlines, mais aussi de tous leurs autres péchés mignons luxueux, du champagne à la joaillerie, eux aussi placés sous sanctions.

Plus de deux ans après, force est de constater que ces mesures sont assez inefficaces. En juillet 2023, une enquête de l’Ukrainska Pravda estimait qu’au moins 3 600 voitures de luxe, Mercedes et BMW en tête, avaient été importées en Russie après l’invasion de l’Ukraine. Dans les showrooms des grands concessionnaires auto de Moscou trônent également toujours des Bentley et des Rolls-Royce. En mars, on pouvait par exemple y voir une Bentley Bentayga S V8, décrite comme «le véhicule tout-terrain le plu