«Si ça continue, je vais probablement retourner en Ouzbékistan.» Kajimukan (1), un jeune homme de 26 ans travaille comme chauffeur de taxi depuis son arrivée en Russie, il y a un an. La décision des autorités de Novossibirsk, dans le sud du pays, d’interdire aux citoyens étrangers de travailler en tant que taxis et dans les commerces d’alcool et de tabac, dans la foulée de l’attentat de Moscou au printemps, l’a pris au dépourvu. «Beaucoup d’entre nous sont déjà partis. A quoi bon rester ici si c’est pour vivre dans la peur que quelqu’un ne t’arrête et t’emmène au commissariat ?» confie-t-il alors qu’il continue d’exercer la peur au ventre.
Kajimukan n’est qu’un des milliers de migrants d’Asie centrale pris au piège dans une situation de plus en plus complexe. Six mois se sont écoulés depuis l’attentat meurtrier dans la salle de concert Crocus City Hall, située en périphérie de la capitale russe. L’attaque terroriste, survenue le 22 mars,