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Dissidence

En Russie, trois jeunes artistes condamnés pour avoir interprété en pleine rue des chansons anti-Kremlin

Trois jeunes Russes ont été condamnés pour «trouble à l’ordre public», ce jeudi 16 octobre, après avoir chanté à Saint-Pétersbourg des morceaux de musiciens opposés au Kremlin, devant une foule de passants.

Diana Loginova, à l'extérieur d'un tribunal de Saint-Pétersbourg, le 16 octobre 2025. (Anton Vaganov/REUTERS)
Publié le 16/10/2025 à 17h44, mis à jour le 16/10/2025 à 19h27

Emprisonnés pour avoir chanté. Trois jeunes artistes russes ont été placés en détention ce jeudi 16 octobre pour avoir interprété à Saint-Pétersbourg des morceaux de musiciens opposés au Kremlin, rassemblant une foule de passants, une scène dont les images ont fait le tour d’internet.

Sur ces vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des dizaines de personnes chantent et dansent au son d’un groupe de musiciens, qui interprètent des chansons de Monetotchka, Noize MC et Pornofilmy, connus pour leur opposition à la guerre en Ukraine.

Jeudi, le service de presse des tribunaux de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, a annoncé que la chanteuse à l’origine de cette rare démonstration publique de dissidence a été placée en détention pour 13 jours pour «trouble à l’ordre public».

«Discrédit de l’armée»

Âgée de 18 ans selon des médias russes, Diana Loguinova, qui se produit sous le nom de Naoko, est accusée d’avoir «organisé un rassemblement public simultané d’au moins 70 personnes» près d’une station de métro, selon cette source. Selon plusieurs sources, la jeune femme est aussi visée par une enquête pour «discrédit de l’armée», une accusation régulièrement utilisée depuis trois ans par les autorités pour réprimer les dissidents. Cette deuxième accusation lui ferait encourir une peine plus lourde.

Les tribunaux de Saint-Pétersbourg ont ensuite annoncé que deux autres musiciens du groupe, Vladislav Léontiev et Alexandre Orlov, avaient aussi été condamnés respectivement à 13 et 12 jours de détention.

Depuis le début de l’assaut contre l’Ukraine en février 2022, les autorités russes ont adopté un arsenal législatif permettant de museler les voix critiques, y compris pour de simples déclarations faites en privé ou des messages sur les réseaux sociaux. Des milliers de personnes ont été inquiétées, jugées ou menacées pour de telles accusations et des centaines d’entre elles ont été condamnées à la prison, souvent à de lourdes peines. La quasi-totalité des opposants russes se trouvent aujourd’hui en prison ou en exil à l’étranger.

Mise à jour à 18 h 10 avec la condamnation de deux autres musiciens du groupe