Tout à coup, le ton monte. «Mais si ! Mais si ! Nous vivons dans une dictature !» hurle un manifestant antivax avec un fort accent saxon. «Moi, je sais très bien ce que c’est qu’une dictature. J’ai vécu trente ans enfermé en RDA, sous le communisme !» «Allez, rentre chez toi !» lui répond une contre-manifestante en face de lui, tenant un écriteau à la main sur lequel est écrit : «Vaccinez-vous au lieu de râler !»
Menace
Il fait nuit à Freiberg. Comme chaque lundi, à 18 heures, les antivax se mettent en mouvement par dizaines ou par centaines. Comment savoir ? Personne ne peut les dénombrer tellement ils sont éparpillés dans cette petite ville saxonne de 40 000 habitants, à une trentaine de kilomètres de la frontière tchèque. Certains crient «Liberté ! A bas la dictature !» D’autres raillent des petits groupes de contre-manifestants. «Voilà les rats !» lâche un jeune homme en passant devant les banderoles des pro-vaccin.
Christa Stegmann est du côté des «résistants». Mais qui sont les résistants à Freiberg ? Pour elle, ce sont les antivax. Elle s’est déplacée pour s’assurer qu’il n’y avait pas de néonazis «comme ils disent à la télé». «A chaque fois c’est pareil, on nous accuse tous d’être des nazis. Or, j’en ai pas vu», peste cette dame qui se présente comme une simple «grand-mère». «Je sens que ça va bientôt exploser. Finalement, je n’en serais pas fâchée», conclut-elle.
«Regarde papa, les menteurs de la presse»
La grand-mère n’a peut-être pas vu de néonazis, mai