Ces jours-ci en Serbie, les manifestations anti-régime pourraient presque passer pour une grève des éboueurs. Sur les carrefours de Belgrade s’amassent des bennes à ordures, des poubelles à roulettes poussées à la va-vite au milieu de la chaussée ou du vieux mobilier aligné façon barricade. Après huit mois de manifestations monstres et de mobilisations quotidiennes, la contestation mute et passe à la désobéissance civile.
Le mouvement de colère a pris racine le 1er novembre 2024, quand l’auvent de la gare de Novi Sad s’est effondré sur les passants après des années de coûteuse rénovation. Seize personnes sont mortes, victimes de la corruption généralisée qui règne dans les travaux publics. C’est du moins le constat des man