Aleksandra Sreckovic est analyste au sein du Center for Research, Transparency and Accountability (CRTA) qui œuvre au développement de la culture démocratique et l’Etat de droit en Serbie. Elle explique que les médias de masse utilisent régulièrement la question du Kosovo pour «attiser la peur».
Quel est le paysage médiatique en Serbie ?
La principale source d’information est la télévision. La chaîne la plus regardée est la chaîne publique RTS1, puis Pink, TV Happy et Prva. TV Happy a vu sa part d’audience augmenter depuis le début de la guerre en Ukraine. Dans le même temps, nous avons montré que cette chaîne a utilisé des images de jeux vidéo en les décrivant comme des vraies images de combats militaires sur le terrain. Les principales chaînes de télévision serbes et les journaux les plus lus sont tous proches du gouvernement, si ce n’est directement contrôlés par lui. Ils sont plutôt pro-russes et partagent régulièrement de la désinformation.
Quelle place a la question du Kosovo dans ces médias ?
Le Kosovo revient épisodiquement à la une. Depuis cet été, il est très largement couvert. En général, pour détourner l’attention d’autres sujets. Par exemple, après les élections du mois d’avril, nous avons eu presque six mois sans gouvernement. Le Kosovo a servi en partie pour concentrer l’attention, tandis que