Ca tangue à la tête de l’Etat serbe. Le Premier ministre, Milos Vucevic, a annoncé ce mardi 28 janvier sa démission, après bientôt trois mois d’un grand mouvement de contestation né de l’effondrement mortel d’un auvent - pourtant fraîchement rénové - de la gare de Novi Sad, deuxième ville du pays. «Ma décision irrévocable est de démissionner du poste de Premier ministre», a déclaré lors d’une conférence de presse celui qui occupait cette fonction depuis mai 2024 après plusieurs années à la tête du ministère de la Défense. «J’ai eu une longue réunion avec le président ce matin, nous avons parlé de tout et il a accepté mes arguments», a-t-il ajouté. «Afin d’éviter de nouvelles complications et ne pas augmenter davantage les tensions dans la société, j’ai pris cette décision» de démissionner, a-t-il encore dit.
Milos Vucevic est ancien maire de Novi Sad (2012-2022) et c’est sous son mandat qu’avaient commencé les travaux de rénovation de la gare, achevés quelques mois à peine avant l’accident dans lequel 15 personnes sont mortes. Depuis l’accident le 1er novembre dernier, des manifestants ont défilé par dizaines de milliers à travers toute la Serbie, pointant dans cette catastrophe le résultat de la corruption et de la négligence des autorités dans un pays qui a multiplié les chantiers et grands projets sous la présidence de l’autoritaire et nationaliste Aleksandar Vucic, au pouvoir depuis 2012.
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En réponse, le gouvernement a oscillé entre appels au dialogue et accusations d’ingérence étrangère, sans faire cesser les manifestations, auxquelles se sont ajoutés, ces derniers jours, des appels à la grève générale. La tension est palpable à travers le pays, après que plusieurs manifestants étudiants ont été renversés par des automobilistes. Lundi soir, à Novi Sad, une jeune femme a été blessée dans un affrontement entre étudiants et militants du parti progressiste au pouvoir, SNS. «C’est un acte inacceptable et qui mérite d’être condamné dans tous les sens du terme. J’attends que les coupables soient arrêtés», avait réagi le Premier ministre démissionnaire. Son successeur à la tête de la Novi Sad, Milan Duric, a annoncé dans la foulée rendre aussi son tablier, au nom de «la stabilité et l’apaisement des tensions».
Mis à jour à 14h50 avec la démission de Milan Duric.