Les Suédois l’adorent et il suffit de mettre les pieds dans une forêt pour adopter leur réflexe : inspirer à plein poumon l’atmosphère fraîchement parfumée par les pins et épicéa. Dans la forêt de son enfance, «où je venais cueillir des myrtilles avec mes parents», le photographe Mikael Lander se penche pour cueillir une baie et la lance dans sa bouche. Un peu plus loin, les arbres n’ombragent plus le chemin qui se transforme alors en vestige d’un champ de bataille, recouvert de copeaux et branches déchiquetées. «Pour couper ces trois hectares, il a fallu sûrement moins d’une journée», examine-t-il avec amertume.
Ce paysage désolé n’a rien d’inhabituel en Suède. La patrie d’origine du géant Ikea, qui prélève principalement en Pologne le bois utilisé pour ses meubles, est le premier exportateur de produits forestiers en Europe et le quatrième dans le monde. Les deux tiers de la production sont sous forme de pulpe, matière première pour la fabrication du papier et du carton. Le royaume des lacs et forêts porte bien son nom, avec près de 70 % de son territoire couvert de forêts dont la propriété est partagée entre propriétaires privés et l’église (54,8 %), des compagnies privées (24,9 %) et l’Etat (20,3 %).
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Cette ressource naturelle, vantée par les industriels comme Billerud, Holmen ou SCA comme durable et respectueuse de l’environnement, a rapporté 184 milliards de couronnes (16,1 milliards d’euros) en 2021 et emploie près de 120 000 personnes dans le pays. Pour pr