Pour pénétrer dans la grande maison en bois à l’atmosphère apaisante de l’association Unga Kris à Södertälje, il faut se déchausser comme dans toutes les maisons suédoises. Cette cité portuaire se trouve à une demi-heure de train de la banlieue de Stockholm. Elle est connue pour être le fief historique du géant pharmaceutique Astra et surplombée par l’usine de poids lourds Scania. «Södertälje a aussi fait les gros titres avec les guerres que se livrent des gangs, rappelle Erik (1), le coordinateur local de cette association qui s’occupe de réinsérer d’anciens prisonniers. Au pire moment, il y a eu neuf morts en une semaine.»
Rien ne laisse présager ces éclats de violences entre bandes rivales dans les différents quartiers de la commune. Södertälje est à l’image des villes suédoises : paisible, des quartiers résidentiels parsemés d’espaces verts, impeccables en surface. «Ici, c’est pas Marseille», plaisante Erik en référence aux documentaires sur le monde du crime de la cité phocéenne qu’il aime regarder.
Les autorités emprisonnent à tour de bras
Mais à rebours des clichés, le pays – toujours en tête des classements des nations les plus heureuses – connaît, ces dernières années, une augmentation sans précédent