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Libération
Reportage

En Suède, la violence des gangs se répand comme une traînée de poudre : «Un petit de 13 ans passe et te colle une balle»

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Le pays scandinave aux allures paisibles est meurtri par une flambée de violences par armes à feu. L’association Unga Kris tente, chaque matin, d’ouvrir une brèche de réinsertion pour d’anciens détenus et jeunes sortis des gangs.
Magnus, ancien détenu et criminel, a passé plus de quinze ans de sa vie derrière les barreaux. (Nicolas Lee/Libération)
par Nicolas Lee, envoyé spécial à Södertälje
publié le 9 juin 2025 à 8h13

Pour pénétrer dans la grande maison en bois à l’atmosphère apaisante de l’association Unga Kris à Södertälje, il faut se déchausser comme dans toutes les maisons suédoises. Cette cité portuaire se trouve à une demi-heure de train de la banlieue de Stockholm. Elle est connue pour être le fief historique du géant pharmaceutique Astra et surplombée par l’usine de poids lourds Scania. «Södertälje a aussi fait les gros titres avec les guerres que se livrent des gangs, rappelle Erik (1), le coordinateur local de cette association qui s’occupe de réinsérer d’anciens prisonniers. Au pire moment, il y a eu neuf morts en une semaine.»

Rien ne laisse présager ces éclats de violences entre bandes rivales dans les différents quartiers de la commune. Södertälje est à l’image des villes suédoises : paisible, des quartiers résidentiels parsemés d’espaces verts, impeccables en surface. «Ici, c’est pas Marseille», plaisante Erik en référence aux documentaires sur le monde du crime de la cité phocéenne qu’il aime regarder.

Les autorités emprisonnent à tour de bras

Mais à rebours des clichés, le pays – toujours en tête des classements des nations les plus heureuses – connaît, ces dernières années, une augmentation sans précédent