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Laponie

En Suède, les Samis minés par la transition industrielle

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Barrages hydrauliques, éoliennes, gisement de terres rares… les projets se multiplient en Laponie et empiètent sur le territoire du peuple autochtone, menaçant leur avenir.

Les Samis s'opposent aux projets industriels réalisés sur leur territoire, comme à Jokkmokk, en février 2020. (Naina Helen Jama /AFP)
ParEmilie Cochaud-Kaminski
envoyée spéciale en Laponie
Publié le 24/05/2023 à 6h41

Dans le nord de la Suède, les Samis se sentent pris en étau. En janvier, le pays a annoncé la découverte d’un million de tonnes de terres rares dans la région de Kiruna, au cœur de la Laponie. Une manne, qui réjouit la Suède et l’Europe, mais pas les Samis, qui ont qualifié la nouvelle de «catastrophe». Car si le gisement vient à être exploité, celui-ci empiétera sur leur territoire.

«Les routes seront détruites»

L’activité industrielle est source de conflits dans cette région, car elle menace l’élevage des rennes, au cœur de l’identité et de la culture des Samis, le dernier peuple autochtone d’Europe. Il y a un an, le gouvernement a donné son feu vert à un autre projet particulièrement controversé : l’exploitation de la mine de fer de Gállok, située au-dessus du cercle polaire. «En tant que peuple nomade, nous sommes très dépendants des routes empruntées par nos troupeaux, alerte Jon-Mikko Länta, porte-parole du village sami de Jahkagasska.