Menu
Libération
Reportage

En Suède, sur l’île de Gotland, la population divisée face à l’adhésion à l’Otan

Article réservé aux abonnés
Située au cœur de la mer Baltique, l’île touristique s’érige en rempart stratégique pour l’organisation transatlantique. Sur place pourtant, certains habitants s’inquiètent de la récente adhésion.
Des soldats du régiment suédois de Gotland, le 16 janvier 2022. (Karl Melander/TT News Agency. AFP)
par Clara Grégoire, envoyée spéciale à Goltand
publié le 16 mars 2024 à 15h33

Calots vissés sur la tête, les militaires sont patiemment alignés dans la cour du régiment de Gotland. Devant eux, trois drapeaux aux couleurs de la Suède flottent dans le ciel. Dans quelques minutes, un quatrième sera hissé à leur côté, orné de la fameuse boussole blanche de l’Otan. Ce lundi 11 mars, ils sont une centaine de soldats, conscrits et locaux à être présents à la cérémonie marquant l’adhésion du pays scandinave à l’Alliance atlantique. Même la mascotte du régiment, le bélier «Harald le Sixième», est venue assister au spectacle, elle aussi vêtue d’une tenue militaire.

Au pied du mât, la ministre suédoise des Personnes âgées et de la Sécurité sociale, Anna Tenje – venue du continent pour représenter le gouvernement –, entame son discours, rythmé par les applaudissements et les secousses de vent. «La Suède est désormais un pays plus sûr, en cette période d’incertitudes», assure-t-elle à son public. Quelques jours plus tôt, le pays nordique a officiellement rejoint l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. En devenant le 32e membre, il met également fin à deux siècles de neutralité puis de non-alignement militaire.

Un «moment historique», souligne Anna Tenje une fois la cérémonie terminée. Laissant entrevoir la broche épinglée à sa veste repré