A Istanbul comme ailleurs en Turquie, les chiens errants font partie intégrante de la société. Ils sont choyés par les commerçants et les habitants, lesquels les nourrissent et les soignent chez le vétérinaire, souvent de leur poche. Une présence canine vouée à disparaître, en vertu d’un projet de loi lancé par le président Recep Tayyip Erdogan, qui vise à débarrasser l’espace public des près de 4 millions de chiens errants que compte le pays.
Mis à l’ordre du jour en mai, un projet de loi initial prévoyait l’euthanasie de tous les chiens errants «présentant une menace pour la sécurité publique». Mais, face à l’indignation de la société civile et au spectre d’un canicide de masse, le reis a fait marche arrière la semaine dernière et amendé le projet pour, finalement, restreindre l’euthanasie aux chiens «agressifs» et à ceux «présentant un risque de maladie infectieuse». Tous les autres canidés devront être ramassés, stérilisés, placés dans des abris et proposés à l’adoption par les municipalités du pays.
«Chasse aux sorcières contre les mairies d’opposition»
Cet amendement peine néanmoins à convaincre au sein d’une partie de la société civile. «On ne peut pas faire confiance au gouvernement. Cette loi se soldera par un massacre», assure avec gravité Burak, un professeur