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Répression

En Turquie, Recep Tayyip Erdogan veut mettre le principal parti d’opposition à sa botte

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Après l’incarcération du maire d’Istanbul en mars dernier, le gouvernement turc multiplie les arrestations et les enquêtes contre le Parti républicain du peuple, principale force d’opposition, avec l’espoir de le transformer en coquille vide.
Recep Tayyip Erdogan devant le Parlement, à Ankara, en Turquie, le 14 mai 2025. (Mustafa Kamaci/Reuters)
par Killian Cogan, correspondant à Istanbul
publié le 10 juin 2025 à 13h07

Après avoir écarté son principal rival, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, en le faisant emprisonner le 19 mars dernier, le président Erdogan cherche désormais à neutraliser l’ensemble du Parti républicain du peuple (CHP), vieux parti laïc fondé par Mustafa Kemal Atatürk et principale force d’opposition, dont est issu l’édile. Ces dernières semaines, les autorités turques ont procédé à des arrestations massives au sein du parti, plaçant plusieurs dizaines de ses membres en détention, tous accusés de «corruption». L’enquête des procureurs d’Istanbul porte sur des appels d’offres que la municipalité dirigée par le parti d’opposition aurait «truqués». Le chef de l’Etat turc va ainsi jusqu’à décrire le CHP comme une «organisation criminelle», dont les «tentacules» mèneraient jusqu’aux «services de renseignements étrangers».

Parmi les nouveaux écroués, une vingtaine d’employés de la municipalité d’Istanbul, dont le chef du service de presse, trois maires de districts de la mégapole, deux maires de la province méridionale d’Adana, ainsi qu’un ancien député du CHP. Début mai, l’accès au compte X d’Ekrem Imamoglu, qui