Ce n’est pas vraiment un rapport, plutôt un communiqué étoffé. Alors qu’Amnesty International publie régulièrement d’épais documents, celui-ci tient sur quelques pages. Il traite pourtant d’un sujet à la fois grave et sensible : les violations du droit international humanitaire (le droit de la guerre) imputées aux forces armées ukrainiennes dans la défense de leur pays, envahi par la Russie depuis le 24 février. Depuis sa parution jeudi, le communiqué est violemment critiqué. L’affaire a même tourné à la crise interne avec la démission de la responsable de l’équipe ukrainienne, Oksana Pokaltchouk, figure respectée de la défense des droits humains à ce poste depuis sept ans.
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Dans un post publié sur Facebook dans la nuit de vendredi à samedi, Oksana Pokaltchouk a des mots très durs, parlant de cette publication comme d’un «outil de propagande russe». La section ukrainienne reproche à l’organisation de l’avoir évincée de cette enquête, réalisée par deux chercheurs étrangers spécialistes des crimes de guerre mais sans expérience ni connaissance approfondie du terrain. «Si vous ne vivez pas dans un pays envahi par des occupants qui le morcellent, vous ne comprenez probablement pas ce que c’est de condamner une armée de défenseurs», cingle Pokaltchouk. Elle précise que la branche de Kyiv avait exhorté, en vain, l’organisation à donner plus de temps au ministère de la Défense pour qu’il s