Il y a dix ans, la situation semblait désespérée. La corruption en Ukraine était endémique, au point qu’il était difficile de nommer un secteur épargné par les pots-de-vin et l’immoralité. Education, douanes, médecine… A tous les niveaux de la société, de nombreux citoyens avaient recours aux combines illégales pour faire avancer ou simplifier les choses. Le Président de l’époque, Viktor Ianoukovitch, donnait le mauvais exemple, en amassant d’innombrables pots-de-vin. Les affrontements de 2013-2014 s’expliquent en partie par le ras-le-bol du peuple vis-à-vis de cette corruption. Un nouveau Président, Petro Porochenko, a été élu en 2014 avec le slogan : «Une nouvelle manière de vivre.»
Au début, tout s’est déroulé comme prévu. Des fonctionnaires de police véreux, ventrus et pas très malins, ont été licenciés. Après une formation, leurs remplaçants ont appliqué les normes occidentales. Des managers de haut niveau et des avocats pourtant bien payés ont subi le même sort que les agents de la circulation. De ce côté-là, ce fut (et c’est encore) un succès. Mais les affaires de corruption médiatisées n’ont pas disparu. Des gens, comme l’oligarque Dmytro Firtash, ont été contraints de quitter le pays, mais ils ont cons