A Zaporijia, où je suis née et où j’ai grandi, existait ce qu’on appelait la «Réserve Lénine». L’avenue Lénine se terminait sur la place Lénine, où se dressait le monument à Lénine qui pointait vers le port fluvial Lénine et la centrale hydroélectrique Lénine. Il y avait une certaine logique à cela : Zaporijia est entré dans l’ère moderne au début de l’URSS et, à l’époque, beaucoup de choses portaient le nom du premier dirigeant de l’URSS.
Avec la décommunisation de l’Ukraine, en 2015, les panneaux Lénine ont progressivement disparu. Le dernier, dans la galerie d’art Lénine, près de la Réserve Lénine, se moquait de l’omniprésence du personnage dans la ville (la galerie a fermé en 2020 à la mort de son fondateur). Aujourd’hui, il ne reste presque plus rien de Lénine à Zaporijia.
Il y a quelques semaines, le monument du général Nikolaï Vatoutine, un commandant de l’Armée rouge né en Russie, qui avait libéré Kyiv des nazis, a été démoli. Il y a un an, beaucoup s’opposaient à cette décision. Maintenant, elle fait peu ou prou l’unanimité. Même à Odessa, qui avait la réputation d’être favorable à la Russie,