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Libération
Reportage

En Ukraine, la ville de Kryvyï Rih pleure neuf enfants tués par les bombardements russes

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Deux jours après une frappe sur la ville natale de Volodymyr Zelensky, qui a fait 20 morts, les habitants du quartier de Saksahanskyi sont partagés entre l’incompréhension et la colère.
Sur une aire de jeux de Kryvyï Rih, devenue le principal lieu de commémoration, le 5 avril. (Violeta Santos Moura/Reuters)
par Kristina Berdynskykh, envoyée spéciale à Kryvyï Rih
publié le 7 avril 2025 à 8h35

Un énorme ours en peluche jaune trône dans le bac à sable, trempé par la pluie. Tout autour, d’autres peluches : des singes, des lapins, des chiens, des perroquets. Tout cela, ce sont des cadeaux posthumes pour les neuf enfants tués lors d’une frappe russe sur Kryvyï Rih, vendredi 4 avril. «Un missile balistique Iskander-M a été tiré depuis Taganrog [sur la côte russe de la mer d’Azov, ndlr] et a atteint la ville ukrainienne en quatre minutes seulement», explique Oleksandr Vilkul, le chef de l’administration militaire locale. Au total, 20 personnes ont été tuées et 75 blessées ce jour-là. Le plus jeune enfant, Timofeï, avait 3 ans, le plus âgé, 17.

«Timofeï est le petit-fils de mon frère, je n’ai pas les mots, c’est très dur pour moi», dit un homme aux cheveux grisonnants, il articule avec peine. Avec son épouse en pleurs, ils déposent des fleurs et un jouet près des petites voitures, des figurines d’anges et des bougies. Les éclats d’obus de la roquette à fragmentation ont volé dans tous les sens. Des enfants sont morts à différents endroits, mais c’est l’aire de jeux qui est devenue le principal lieu de commémoration. Deux jours après la tragédie, le flot de personnes endeuillées ne tarit pas. Même sous la pluie.

«Qu’est-ce que les enfants ont à voir là-dedans ?»

Kryvyï Rih, la ville nat