Au début du mois de mai, le Chalsi s’est amarré dans un port ukrainien pour la première fois depuis le début de la guerre. Comme les autres navires marchands, ce vieux cargo immatriculé aux îles Palaos mais armé par une société d’Odessa ne pouvait plus s’aventurer dans le nord-ouest de la mer Noire, sillonnée de bâtiments russes, qui n’ont pas hésité à s’en prendre à des bateaux de commerce aux premiers jours de l’invasion. Le blocus tient toujours mais l’équipage du Chalsi y a trouvé un petit trou. «Nous avons pu remonter le Danube pour aller à Kilia. C’est déjà l’Ukraine mais encore presque la Roumanie [le fleuve fait à cet endroit office de frontière entre les deux pays, ndlr], raconte Denys, le bosco ukrainien du cargo. Si proche des côtes roumaines, il n’y a pas de navires de guerre russes. Ils sont plus au nord, au large d’Odessa et de la Crimée.»
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Comme d’autres bateaux, ils sont repartis de Kilia chargés de maïs ukrainien. «C’est désormais compliqué d’y retourner. Pas à cause des risques mais de la saturation. Une centaine de cargos attendent en ce moment