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Libération
Reportage

En Ukraine, le fatalisme et l’accoutumance après quasiment 1000 jours de bombardements

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
En continuant à bombarder massivement le pays, la Russie s’applique encore et toujours à saper l’énergie et le moral de la population ukrainienne. Sans grand succès.
Des personnes patientent à l'abri dans une station du métro de Kyiv pendant une attaque russe, le 17 novembre 2024. (Alina Smutko/Reuters)
par Kristina Berdynskykh, Correspondance à Kyiv
publié le 17 novembre 2024 à 18h33

Ce 17 novembre, 998e jour de la guerre totale de la Russie contre l’Ukraine, l’armée russe a une fois de plus réveillé les Ukrainiens endormis. A 3 heures du matin, l’alerte aérienne a surpris dans son sommeil Olga Dukhnich, journaliste basée à Kyiv et chercheuse au Frontier Institute. Elle habite au 20e étage d’un immeuble du quartier d’Obolonsky et voit régulièrement de sa fenêtre les drones iraniens Shahed voler vers Kyiv. Avec Polina, sa fille de 8 ans, Olga Dukhnich est descendue dans le parking souterrain de l’immeuble où est garée sa voiture, emportant avec elle un thermos de thé et son chat Daphné. Les drones précèdent souvent une nouvelle attaque aérienne de masse de la Russie. Et effectivement, très vite, des missiles ont également été lancés vers l’Ukraine. Olga s’est donc installée avec sa fille pour dormir dans la voiture. «Pendant la nuit, nous avons bien entendu des explosions, mais sous terre, on se sent en sécurité», raconte-t-elle à Libération. Elles y sont restées jusqu’à ce que l’alarme de fin d’alerte se déclenche, dimanche vers 9h30 du matin.

Les principales cibles de l’attaque nocturne étaient des installations énergétiques. Il est difficile de vivre sous des bombardements nocturnes réguliers, reconnaît Olga Dukhnich. La fatigue s’accentue chaque jour en raison du manque de sommeil. Polina pleure chaque fois qu’elle est réveillée la nuit, mais Olga ne veut pas quitter l’Ukraine. Son travail, sa famille et ses amis sont ici, même si elle cr