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Libération
Bombardements

En Ukraine, le feu continue à tomber sur Kharkiv

Quatre bombes guidées larguées par des avions russes ont fait samedi deux morts et une cinquantaine de blessés, dont trois enfants, dans la deuxième ville du pays.
Sur les lieux de l'impact, à Kharkiv, samedi 22 juin 2024. (Titov Yevhen /Abaca)
publié le 23 juin 2024 à 13h14

Mardi, l’Union européenne entamera le processus de négociations pour l’adhésion de l’Ukraine et de ses 40 millions d’habitants. En attendant, Kharkiv et son million et demi d’habitants, située près de la frontière russe, vivent au rythme des bombardements menés par sa grande voisine. Samedi, selon les services d’urgence de la ville, une attaque aérienne a fait deux morts et une cinquantaine de blessés, dont trois enfants. D’après un journaliste de l’AFP, qui s’est rendu sur place, «le bâtiment touché a été éventré, toutes ses fenêtres soufflées, et le corps d’une femme reposait devant un abri de bus, son sac encore près d’elle». Selon un message posté par Volodymyr Zelensky sur le réseau social Telegram, l’attaque a été menée avec quatre bombes guidées larguées par l’aviation russe – d’après le président ukrainien, depuis le début du mois, 700 auraient été utilisées dans la seule région de Kharkiv.

Le 10 mai, l’armée russe avait traversé la frontière et mené l’assaut, pénétrant d’une dizaine de kilomètres à l’intérieur des terres, mais échouant à prendre la deuxième ville du pays. Au prix de violents combats, depuis le 20 mai, les troupes et les chars russes sont bloqués à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Kharkiv par la résistance ukrainienne, qui creuse des tranchées à la tractopelle. Mais des batteries de missiles, comme celle qui a détruit le 23 mai la plus grande imprimerie du pays, tuant sept employés et portant un coup immense à la littérature ukrainienne, des avions et des drones, continuent de prendre la ville et ses habitants pour cible, quotidiennement ou presque.

Parallèlement, Moscou continue à pilonner les installations énergétiques ukrainiennes. Le ministère russe de la Défense a dit samedi avoir mené une «frappe groupée» contre des installations énergétiques ukrainiennes, «en réponse» aux ripostes menées par Kyiv sur son propre territoire - la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, est régulièrement la cible de frappes ukrainiennes, et d’après les autorités russes, des attaques de drones ukrainiens ont fait un mort et trois blessés dans une localité très proche de la frontière, dimanche.

Des installations électriques détruites

Selon Volodymyr Zelensky, qui a appelé jeudi à monter des panneaux solaires et des unités de stockage d’énergie «dans chaque école et dans chaque hôpital, dès que possible», la moitié de la capacité énergétique de l’Ukraine a été détruite par les frappes russes. Kyiv appelle ses alliés à l’aider à reconstruire son réseau électrique avant l’hiver, et à lui fournir plus d’équipements de défense antiaérienne pour contrer les bombardements russes. En plus des radars, des batteries de missiles sol-air et des missiles air-air déjà fournis, environ 45 avions de chasse américains F16 devraient être livrés dans les prochaines semaines à Kyiv par la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique, tandis qu’Emmanuel Macron a annoncé la cession prochaine de Mirage 2000-5. Leurs pilotes, en formation notamment en France, auront la lourde tâche de dissuader les avions russes de harceler les civils ukrainiens.