La «russification» de l’Ukraine a commencé et le Kremlin avance ses pions indiscutablement. Dans les territoires occupés – les républiques autoproclamées de Donetsk (DNR) et Louhansk (LNR), les régions de Kherson et de Zaporijia –, la Russie s’établit comme le nouveau propriétaire des lieux. Comme un nouveau syndic d’immeuble, affichant de-ci de-là différents prospectus sur les nouvelles règles de vie de la copropriété. Et contre l’avis de l’actuel chef des lieux.
«Les envahisseurs ont amené la dégradation et la mort. Et ils pensent qu’ils sont là pour toujours. Mais ce n’est pas le cas», a promis Volodymyr Zelensky le 28 août dans son allocution quotidienne, annonçant que l’Ukraine reprendrait «toutes les régions sous occupation russe», Crimée comprise. Une contre-offensive ukrainienne a bien tenté de regagner du terrain le lendemain, après avoir coupé les routes d’approvisionnement russes et en bombardant des ponts qui alimentaient les troupes depuis la Crimée. Mais c’est une petite victoire face à une tâche qui s’avère ardue : Moscou considère déjà les territoires comme siens, variant les approches selon les régions.