Pendant des décennies, des milliers de femmes groenlandaises ont vécu dans le silence. Hantées par leurs douleurs et leur histoire, qu’elles pensaient unique et honteuse et n’osaient pas raconter. Dans les années 1960 et 1970, elles ont pourtant vécu un traumatisme similaire : la pose d’un stérilet non réclamée et non consentie, qui a touché environ la moitié des femmes en âge de procréer sur l’île arctique. Cette politique d’Etat, décidée par le Danemark, l’ancien colonisateur qui maintient une tutelle administrative sur le Groenland, a continué dans une moindre mesure au cours de la décennie suivante.
Ce mercredi, la Première ministre danoise Mette Frederiksen va regarder certaines de ses femmes dans les yeux et leur demander pardon. Après avoir présenté de premières excuses officielles le mois dernier, elle doit se rendre à Nuuk, la capitale groenlandaise, pour une cérémonie d’excuses. Parmi les femmes qui lui feront face se tiendra Hedvig Frederiksen, 65 ans. En 1974