Tout a commencé dans un bunker nazi. Hambourg ne savait pas quoi faire de cette ruine recouverte de lierre et abandonnée au milieu de la ville. Alors, à l’occasion de l’Exposition internationale d’architecture en 2013, on l’a transformée en centrale écologique. Le bâtiment de huit étages en béton armé, où les Hambourgeois se protégeaient des bombardements en 1945, est le premier projet pilote concernant la transition énergétique de la ville hanséatique. Appelé «Energiebunker», il procure aujourd’hui de l’électricité et du chauffage à 3 000 foyers du quartier de Wilhelmsburg (capteurs solaires thermiques et photovoltaïques, biomasse). Sur la plateforme panoramique, où l’on voit encore l’emplacement des canons antiaériens, les touristes peuvent observer, à 30 mètres de hauteur, toute l’activité du port – le troisième d’Europe – et les trois éoliennes installées sur une ancienne décharge publique de la grande métropole industrielle allemande.
Hambourg n’a plus de temps à perdre. La deuxième ville d’Allemagne, qui approche les 2 millions d’habitants, est menacée par le réchauffement climatique. «Avec l’élévation du niveau de la mer, la ville construit des digues de plus en plus hautes pour prévenir des inondations», explique l’expert en droit de l’environnement et professeur à l’université d’architecture et d’urbanisme de Hambourg, Martin Wickel. La ville sait ce qu’est une catastrophe naturelle : personne n’a oublié ici les inondations qui avaient fait plus de 300